Recherches et études

Le phosphogypse étudié est un sous-produit de la fabrication, par procédé au dihydrate, de l'acide phosphorique de l'usine de Sfax.

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Introduction : dans la région de Sfax, depuis les années 1990, on s’est intéressé à la pollution et à ses impacts environnementaux mais non à ses effets sur la santé. Le but de ce travail est d’étudier la faisabilité des enquêtes d’évaluation d’impact sanitaire de la pollution atmosphérique (PA) dans la région de Sfax. Matériel et méthode : depuis 1996, la ville de Sfax est équipée d’une seule station fixe « station trafic » à enregistrement automatique des paramètres. Nous disposons de données sur 13 mois (entre octobre 1996 et juin 1998) relatives à la qualité de l’air, qui ont été réparties en trois périodes (une froide et deux chaudes). Les indicateurs de la PA considérés sont : le monoxyde de carbone (CO), le dioxyde de soufre (SO 2), le dioxyde d’azote (NO 2), l’ozone (O 3) et les particules de diamètre aérodynamique inférieur à 10 μm (PM 10). Les données sanitaires ont été obtenues à partir des admissions hospitalières (admission pour motif cardio-vasculaire ou respiratoire) de plus de 24 heures. L’analyse temporelle des associations entre les variations journalières des indicateurs de PA et les indicateurs de santé a été réalisée à l’aide des séries chronologiques avec le logiciel SPSS 10.0.5. Résultats : les niveaux moyens journaliers de pollution enregistrés durant les périodes du 1 er octobre 1996 au 30 juin 1997 et 1 er mars 1998 au 30 juin 1998 varient de 0,1 à 7,2 mg/m 3 pour le CO, de 11,0 à 163,6 μg/m 3 pour le NO 2, de 17,7 à 83,6 μg/m 3 pour l’O 3, de 5,8 à 181,1 μg/m 3 pour le SO 2 et de 10,0 à 214,8 μg/m 3 pour les PM 10. L’analyse des motifs cardio-vasculaires et des indicateurs de la PA ne montre qu’une association significativement positive avec les PM 10 (p < 0,03). Il en va de même pour les motifs respiratoires avec le SO 2 (p < 0,04). Les admissions cardio-vasculaires présentent une certaine saisonnalité. Les jours de la semaine influencent fortement la morbidité hospitalière. La température et l’humidité relative ainsi que les jours fériés ne semblent pas influencer la morbidité hospitalière. Le mois de Ramadan semble être un facteur influant pour les motifs cardio-vasculaires mais non pour les motifs respiratoires. Commentaires et discussion : cette étude a montré une augmentation de la morbidité hospitalière en rapport avec l’augmentation des niveaux journaliers de certains polluants : hospitalisation cardio-vasculaire et PM 10, hospitalisation respiratoire et SO 2. Ce sont les jours de faibles et de moyennes concentrations de polluants où nous avons le plus d’hospitalisation pour des motifs cardio-vasculaires et respiratoires. Les données hospitalières représentent une base de données importante tout en nécessitant une restructuration afin d’être adoptées pour une surveillance épidémiologique. Quant à la période d’enregistrement métrologique, elle a été relativement courte dans cette étude avec des valeurs manquantes pour tous les indicateurs de pollution pendant le mois d’avril 1997. Conclusion : malgré la présence d’une seule station de mesure à Sfax qui limite les interprétations, l’analyse a montré qu’il existe un lien significatif entre la pollution acidoparticulaire (SO 2, PM 10) et la morbidité hospitalière, même si les niveaux de polluants ne sont pas très élevés dans l’agglomération de Sfax. Cette étude de faisabilité nous a permis de montrer que la mise en place d’un réseau de surveillance des effets sanitaires à court terme de la PA, associant des professionnels de la santé et des métrologistes, s’avère possible et nécessaire dans l’agglomération de Sfax